Le combat est entamé depuis plusieurs années déjà, afin de changer, de façon structurelle, le fonctionnement du Sénégal.
Le kidnapping d’Ousmane Sonko est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Nous ne pouvons plus nous voiler la face. Nous sommes bien dans une dictature qui mérite d’être combattue de toutes nos forces.
Nous souhaitons d’abord présenter nos plus sincères condoléances aux familles des victimes de la barbarie de Macky Sall :
- Baye Cheikh Diop, 17 ans, mort des suites d’une blessure par balle ;
- Cheikh Coly, 20 ans, mort des suites d’une blessure par balle ;
- Famara Goudiaby, 20 ans, cause de la mort inconnue ;
- Pape Sidy Mbaye, 20 ans, cause de la mort inconnue ;
- Cheikhouna Ndiaye, 18 ans, cause de la mort inconnue ;
- Moussa Dramé, 35 ans, mort des suites d’une blessure par balle à la tête ;
- Alassane Bary, 17 ans, cause de la mort inconnue ;
- Mansour Thiam
A côté, plus de 235 blessés ont été déplorés en 3 jours de manifestation. Non content de les avoir tués en mer, par une situation économique désastreuse, Macky Sall tue la jeunesse sénégalaise sur ses propres terres.
Paix à leurs âmes ! Une cagnotte est actuellement en ligne pour soutenir leurs familles respectives.
Nous voulons ensuite dénoncer ces mercenaires, filmés à côté des policiers, armés de gourdins, de bâtons et puis finalement d’armes à feu, qui martyrisent et violentent la population. Ils seraient à l’origine de tous ces meurtres. Dans un Etat de droit, cette situation est inacceptable, impardonnable. Nous devons réclamer que ces gens soient formellement identifiés, traduits en justice et condamnés. Mais, plus important encore, nous devons identifier leurs commanditaires pour leur faire subir le même sort, sinon plus.
Ceci devait être la préoccupation première du ministre de l’intérieur. Mais, contrairement à ses prérogatives, ce monsieur n’a fait qu’insulter la jeunesse sénégalaise, en leur reniant leur droit constitutionnel à manifester et en les dénigrant. De plus, il s’est permis de les menacer de poursuites et de prison, passant sous le tapis les agissements des mercenaires, de certaines forces de l’ordre, mais encore, depuis le début, des personnes identifiées comme acolytes de Adji Sarr.
Qu’en est-il aussi de ces chaînes de télévision dont les signaux ont été coupés, fautives d’avoir diffusé au monde entier le ras le bol des sénégalais. Qu’en est-il des réseaux sociaux censurés de sorte à limiter la communication et le partage d’informations entre les gens ?
Le ministre aurait mieux fait de défendre son peuple, et non de faire plaisir à son maître. Le monde à l’envers.
Enfin, nous souhaitons aussi alerter sur le discours, en tout cas, le champ lexical utilisé de plus en plus par le régime en place, et qui vise à installer la peur dans le cœur des gens, en nous parlant de terroristes, voire de « forces extérieures ».
Il faut savoir, qu’en matière de propagande, il est commun qu’un Etat désigne un ennemi fictif ou créé un chao à l’intérieur de ses frontières, afin de pouvoir utiliser légalement la force, et solliciter l’armée en renfort. Vous l’avez sûrement remarqué, le ministre de l’intérieur a entamé la propagande, suivi de tous les représentants de l’Etat invités sur les plateaux télés. Il faudrait éviter de tomber dans le panneau.
Tous les appels à manifester à partir de demain, Lundi 8 Mars, sont pacifiques. Les femmes ont appelé à venir pacifiquement, habillées de blanc, le masque étant obligatoire. Le mouvement Pastef a appelé à une « Désobéissance civile », dans le calme et dans le respect des forces de l’ordre.
Ne soyons pas dupes. Ne nous laissons pas intimider. Le combat pour des conditions de vie meilleures des sénégalais, pour l’égalité des chances, pour des écoles de qualité, pour des hôpitaux qui nous soignent, contre la corruption, contre la monarchie, contre l’abus de pouvoir, est un combat de tous les jours.
Le combat continue.
Yeewu Jotna !